samedi 3 novembre 2012

Ravel-isant!


Maurice Ravel ( 1875-1937)
Boléro
1928

Je vous l'ai mis en version scénique, car il s'agit avant tout d'un ballet, et ici, l'originalité est respectueuse de celle de l'oeuvre...




" Le Boléro doit être exécuté à un tempo unique du début à la fin, dans le style plaintif et monotone des mélodies arabo-espagnoles. Les virtuoses sont incorrigibles, plongés dans leurs rêveries comme si les compositeurs n’existaient pas."
Maurice RAVEL




16 minutes.
Il faut s'imaginer être derrière son instrument pendant 16 minutes, à jouer la même mesure, la même cadence!
 En se calant sur la rythmique c'est impressionnant de métrique et de maîtrise !





Jouer la même mélodie, souffler dans ces instruments à vent, frotter ces cordes, tambouriner sur ces caisses claires  et ce, durant un quart d'heure, dans une même monotonie, mais qui tend à prendre une ampleur et un spectre sans égal!
Quel quart d'heure!!!!!!
Royal!
Majestueux!
Explosif!
Jubilatoire!
Je viens de redécouvrir le Boléro de Ravel, ces sonorités nous sont à tous familières, mais qui s'est pris le temps de l'écouter en faisant abstraction de son voisinage.
Sorry! Mon immeuble a frémi sous cette orchestration rythmique!
Même les plus prodigieux compositeurs actuels de nos jeunes connectés au son de leur ordinateur, ne peuvent rien devant tant d'effort pour une constance si parfaite!
Car celle ci ne sort pas d'un "computer", mais de l'ingéniosité d'un orchestre!


Bras humains dont le chef n'est autre qu' Herbert von Karajan, l 'un des plus grands!
Insuffler cette puissance à chacun de ses musiciens plus talentueux les uns que les autres est du grand art.



Stravinski parlait de lui comme d'un "horloger suisse".


Philharmonique de Berlin!
Vous m'avez fait vivre un moment de transe ce matin!
Euphorie démesurée, tant le voyage est progressif et vous mène à l'explosion ultime!
Jouissance musicale qui finit toujours par cet ultime lâcher prise et ce flot qui me dépasse et m'envahit tant le génie et la beauté peuvent m'émouvoir!


Merci Maurice Ravel, car il s'agit bien de lui !







Il est des artistes qui sont de qualité unique, mais un seul être les supplante:
 le compositeur.
N'oublions pas que l'émotion est une chose unique qu'il est bon de partager!
J'en suis totalement shootée !
Noyée dans mes pleurs ! 
Merci !
Mama que c'est bon! Que c'est exhaltant.... j'en serai presque comme Amélie Nothomb à danser nue sur ce Boléro si voluptueux,  je vous épargne ce désastre  ;))
Jouissez... jouissez avec vos oreilles, vos coeurs, vos envies, vos expressions!!!!!
Car c'est bien cela la vie après tout!

La musique est un des plus universel et intemporel conduit, vers cette ivresse !


« Je souhaite vivement qu’il n’y ait pas de malentendu au sujet de cette œuvre. Elle représente une expérience dans une direction très spéciale et limitée, et il ne faut pas penser qu’elle cherche à atteindre plus ou autre chose qu’elle n’atteint vraiment. Avant la première exécution, j’avais fait paraître un avertissement disant que j’avais écrit une pièce qui durait dix-sept minutes et consistant entièrement en un tissu orchestral sans musique – en un long crescendo très progressif. Il n’y a pas de contraste et pratiquement pas d’invention à l’exception du plan et du mode d’exécution. Les thèmes sont dans l’ensemble impersonnels – des mélodies populaires de type arabo-espagnol habituel. Et (quoiqu’on ait pu prétendre le contraire) l’écriture orchestrale est simple et directe tout du long, sans la moindre tentative de virtuosité. […] C’est peut-être en raison de ces singularités que pas un seul compositeur n’aime le Boléro – et de leur point de vue ils ont tout à fait raison. J’ai fait exactement ce que je voulais faire, et pour les auditeurs c’est à prendre ou à laisser. »
Maurice RAVEL

J'en reprends!

                                                                                                                                                  Cello


Pour en savoir plus

sur le boléro

sur le compositeur

sur sa maison






2 commentaires:

  1. Il est merveilleux, ce boléro, mais pour apporter cette ivresse jubilatoire que tu ressens, il fallait s'appeler Maurice Ravel, le compositeur de Daphnis et Chloé, de la Valse, capable d'insuffler par le rythme et l'orchestration un érotisme délirant poussé jusqu'à l'orgasme ! Comment réussit-il à créer cette tension qui monte d'instant en instant sans jamais nous lasser ? Par l'orchestration ! Il use d'une palette d'une fabuleuse recherche... Enfin tu dois le savoir et, comme tu le dis si bien, ce qui fait le génie absolu, c'est que TOUT le monde aime, féru de musique classique ou pas... Merci pour ce bel article.

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    1. Je ne sais pas si tout le monde aime... mais j'ai l'impression que les gens n'ont pas toujours la patience d'y entrée et de se laisser envahir pour ressentir au final ce que l'on peut vivre avec une penetration musicale aussi intense. Bref,meme si la connaissance de cette oeuvre est populaire, elle n'a je pense pas la place qui lui revient... merci pour ton eclairage

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