mercredi 22 mai 2013

Oser







Mendelssohn (1809-1847)
Sonate n°2 en Ré majeur, op 58 (1842-43)
Adagio


Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que c'est difficile...
Bertrand RUSSEL

Mon amitié à Christine Dusong qui au travers de sa plume a rectifié mon texte

Elle saura bien mieux vous poser ses mots sur sa passion, 
l' écritoi-re (son site)



Je me suis faite avoir par mon diable,
Ennemi qu'il faut apprivoiser
Mais comment ne pas retomber dans son piège,
Garder cette distance avec soi,
et lui faire croire que je suis plus retorse
Que ne l'est sa totale volonté 
De me voir dans ses filets.

Il y a trop de temps que cela dure
Je pensais enfin m'être libérée
mais en un instant il me rappelle à lui, 
J'obéis!
Ne pouvant lui résister, 
Ma tétanie m'obligeant à l'écouter avec droiture
Le suivant comme une fidèle à l'abandon.

Je n'ai plus de contrôle
Plus rien n'a su me faire tenir mon cap,
Celui de ne pas être ce marin 
Écoutant la douce sirène 
Qui veut le noyer.
Je l'ai écoutée
J'ai échoué, 
telle une baleine sur une plage,
En pleurs...

Me fallait-il cette piqûre de rappel
Pour me rendre attentive
A la vraie nature de ce combat 
A mener contre moi, contre mon démon,
Avec cette part qui dit vouloir avancer.
Il parait que je peux avoir le contrôle
Reprendre ce pouvoir que j'ai perdu...
Je pensais pourtant l'avoir laissé émerger!

Je n'ai su me surpasser.
Ma confiance en moi a été malmenée depuis si longtemps.
Peu de gens ont su m' entrouvrir à ma réalité...
Mais, est-ce du dessein de l'autre ou simplement du mien?
Le regard qu'on me renvoie a souvent raisonné comme une claque,
Tant le mien était à l'opposé de ce que l'on pouvait percevoir de moi.
tantôt glaciale alors que je bouillonnais de cette chaleur enivrante ;
tantôt chaudement charmeuse, mais mes yeux pleuraient mon dénigrement intérieur.
J'ai construit ma personne sur ce décalage qui me poursuit.

Trouver un équilibre,
L'harmonie qui me donnerait enfin le courage de me dépasser,
Non pas me surpasser, car je n'en suis que capable pour les autres ;
Réclamer cette part de moi qui a été oubliée, bafouée...
Trop longtemps j'ai vécu à côté de celle qui
me pousse à
l'oublier,
la rejeter
n'osant pas.... 
Par crainte de déplaire, 
La phobie de décevoir,
Ne paraître que dénuée d'intérêt.

Samedi
Je n'ai pas pu faire ce pas vers l'autre
Me retrouver face à des inconnus 
Je me suis repliée.
Mon isolement à été mon triste refuge.
J'en ai été plus qu'anéantie
Mon jugement à été sans appel :
<<Incapable!>>
Me rendant à l'évidence de mon minable sort
Celui d'une femme n'ayant aucune résistance,
Ma dureté m'a saccagée.
Mes pleurs incessants n'ont arrosé que cette intime douleur
La faisant grandir, s'épanouir.
Mon jardin intérieur, dévasté, est à repenser
(Il parait que jardiner détend
et rallonge son espérance de vie).
Je n'en demande pas tant!

J'ai laissé passer la journée, 
Mes montagnes se déplacent de jour en jour,
Laissant trace de ce chantier
Il faut panser, s'en remettre...
Il n'y a pas meilleur que le temps pour cela : 
Lâcher prise et relativiser.
Il faut dire que la béquille était là :
Je sais maintenant ce qui mine ma force,
Ce qui enraie ce disque qui ne demande que de pouvoir jouer sa mélodie
L'affronter ou l'apprivoiser....
J'ai une peur panique de me retrouver face à cette vulnérabilité
(il n'y a pas d'autres mots quand on se retrouve à nu)!

Je sais que cela fera mal.
Je sens que j'ose à peine le regarder en face mon diabolique!
L'oublier serait bien plus simple ;
cela m'obligerait à accepter ma médiocrité...
Ainsi je renoncerais à ce pacte qui, depuis deux ans,
Me lie à ma reconquête, cette part échappée depuis toujours.
Laisser naitre cette autre
Car le jour où j'aurai pris ma place,
Plus rien ne m'arrêtera!

Aurais-je peur d'être trop géniale
Cela peut paraître prétentieux, 
Mais il n'en est rien... 
Ou alors mon ego surdimensionné aurait-il la trouille?
Etre en face d'une nouille peut être très désagréable.
Mon paradoxe!

Il ne reste que le constat d'un chemin bien complexe,
Entre mes désirs, mes attentes, et la réalité qui me plaque au sol.
Gérer mes émotions et retrouver le contrôle de ce qui m'échappe,
Oser etre soi et prendre confiance
Assumer et se confronter à l'autre 
sans pudeur, sans retenues, 
Un monde où la spontanéité émergerait tout simplement.
Voilà ce qui me reste à travailler...






Mais reprendre le contrôle n'est ce pas tout bonnement un leurre?


 Pour toi qui lis ce qui n'est pas écrit

                                                                  Cello





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