mardi 31 juillet 2012

Mutisme



Olivier Messian (1908-1992)
Quatuor pour la fin du temps ( 1940)
(partie 5/8, Louange à l'éternité de Jésus )


Il y a eu ce vide....
Ce vide terriblement cruel, celui qui vous mène au détour de rien.
Plus de repères, plus de temps, plus d'envies, plus  rien que ce vide, qui nous pousse et nous retourne, tellement il n'y a rien, tellement ce rien est dense de vide...
Un gouffre, un trou noir, une étendue telle une immense pièce où le moindre souffle résonne.
Je me suis perdue....
Je ne l'avais auparavant jamais ressenti, jamais touché, jamais réalisé à ce point.

Que c'est étrange de se voir et ne plus savoir où l'on va, où l'on est... et observer ce qui fait ce vide..... ce néant...

Le rien de soi ! Mon pied n'a plus de sol... mais je ne tombe pas pour autant.

Je ne sais plus celle qui me fait, et je regarde, j'observe cet espace infini, hors temps où je flotte. J'en ai le vertige, j'en ai le tourbillon.... je suis en suspens!

Et l'angoisse a rempli ce vide... car au final ça a été un moment à part, ni mauvais ni bon, juste en aparté, juste vécu tel qu'il était.

L'angoisse a pris place, les mots m'y ont poussée également j'avais besoin qu'on me ramène à la réalité.... celle que j'avais perdu, celle qui était si loin... mais personne n'a pu me rattraper aussi loin... tel un ballon de baudruche qu'un enfant ne peut retenir et qu'il voit impuissant partir au loin....

L'angoisse a grandit, pris forme dans ce vide qui lui a laissé tout l'espace. Mon mutisme à cet instant est une horrible geôle, celle qui emprisonne mes mots qui défilent comme une foule en panique dans mon esprit.
Ce verbe aimerait être rassurant, mais à sa place... le silence.
Silence qui embrasse mon vide.... et renforce mon angoisse de décevoir, de perdre celui qui un temps soit peu est à mes côtés.. et ces mots qui se battent avec mon esprit ne franchissent pas la porte qu'est cette bouche...

J'ai pour la première fois réalisé mon vide intérieur.... mais j'ai également réalisé mon envie de me faire mal... me blesser et sentir une souffrance physique pour me calmer, canaliser mon angoisse.. et panser ce mal qui ne peut être supporté..... j'ai eu peur car je ne sais si au final je ne pourrai pas un jour aller plus loin.... je me suis griffée, la douleur n'était pas importante, la douleur presque un soulagement.... une échappatoire à cette angoisse qui paralyse.

Cela faisait longtemps que ce vide et cette souffrance n'étaient pas de mise dans mon existence que je trouve tellement redondante de ce rien...
Cela me fait comme un avertissement, un rappel à l'ordre, une sonnette d'alarme.
J'ai eu l'envie compulsive de me libérer par l'écriture, car mes mots enfermés pouvaient être jetés sur un bout de papier... ils n'attendaient que cela, je n'attendais que de m'affranchir autrement que par la douleur physique.
Cet épisode me démontre que je suis loin de comprendre et canaliser mes émotions, le pourrai je seulement un jour.

Arriverai je seulement à mener mon existence différemment ou serai je toujours tributaire de cette peur de décevoir, d'être rejetée, abandonnée.....?

Cello

Pour toi qui lis ce qui n'est pas écrit.

2 commentaires:

  1. Ce vide... Cet état de panique... Je le vis depuis trop longtemps. J'ai cependant appris à me parler et à voir le tout différemment. Mes crises intérieures se calment de plus en plus et sont de moins en moins présentes. Le bien-être on le gagne à changer notre inconscient et notre façon de se voir et de se parler ! Le mal est incrusté, mais j'ai décidé de l'affronter avec amour de moi même. Ce n'est pas tous les jours faciles mais au moins je ne baisse pas les bras. Maintenant je comprends qui je suis, je peux donc me battre avec mes peurs et mes mauvaises protections... Maintenant je suis armée pour le faire !
    Tu es une femme merveilleuse, tu mérites de gagner ce combat aussi...

    Je t'Envoie plein d'amour parce que je t'aime !

    Véronique (@Lageisha)

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    1. Merci...
      C'etait je crois la première fois que je touchais a ce point la réalité de ce vide interieur...
      Je me suis surprise a me retrouver face a lui dans d'autres circonstances, j'avoue que cela est a chaque fois boulversant, tant l'on se retrouve demunie...
      Tu es toi meme exceptionnelle...
      Je crois que tu le sais!
      xxx

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